Les vincollables
QUE RÉVÈLE L’ÉTIQUETTE D’UNE BOUTEILLE DE VIN ?

Et vous avez tout à fait raison, car toutes les informations nécessaires pour connaître un vin y figurent : nom du domaine, appellation, cépages, millésimes, récompenses… C’est en quelque sorte la carte d’identité du vin. Mais encore faut-il la comprendre, ce qui n’est pas toujours facile. C’est pourquoi nous vous expliquons quelques notions élémentaires qui vous guideront dans vos choix.
1) Le Domaine : derrière chaque vin se cache un vigneron !
En principe, le nom du domaine est l’élément le mieux mis en valeur sur une étiquette. Et pour cause : il représente l’identité suprême d’un vin. Car derrière chaque domaine, se cache un (voire plusieurs) vigneron qui travaille son vin avec un savoir-faire et une culture de la vigne qui lui sont propres. Dans ce sens, l’indication du lieu de la mise en bouteille a aussi son importance : si vous lisez la mention « mis en bouteille à la propriété », « au domaine » ou encore « au château », cela renforce l’identité du vin.
Sachez cependant que la mention « mis en bouteille au château » ne signifie pas automatiquement que le vin a été conçu dans un château à proprement parler ! En oenologie, le terme château est en fait une désignation commerciale. Elle doit son succès au vignoble bordelais dans lequel a été établi le premier classement des vins (1855). À l’époque, la plupart des propriétaires étaient châtelains… d’où la notion de château ! Pour vous en souvenir, gardez à l’esprit que le vin est fabriqué dans un chai et non dans un château !
2) Appellation et classifications : l’ADN du vin
Que vous soyez un expert, un amateur éclairé ou un débutant, vous savez tout de même qu’un vin de Bordeaux est radicalement différent d’un vin de Bourgogne. Quand vous lisez un étiquette il faut donc être attentif à l’appellation ou à la classification, qui constitue en quelques sorte l’ADN du vin. En effet, tout comme votre lieu de naissance, l’appellation fournit des informations précieuses sur les origines d’un vin, de son sol, de son terroir et de ses caractéristiques. On compte deux types d’appellations en France : l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) ou l’Appellation d’Origine Protégée (AOP) et l’Indication Géographique Protégée (IGP). Sans doute la plus connue, l’AOC est un label français qui garantit que le vin a été produit dans une zone géographique déterminée et que le vigneron a respecté un cahier des charges précis qui implique notamment l’utilisation exclusive des produits locaux, ce qui explique pourquoi un vin issu d’AOC ou d’AOP est facilement reconnaissable. L’IGP est un label européen qui correspond à une zone géographique répondant à un cahier des charges qui exige que les raisins du vin proviennent exclusivement du territoire de l’IGP.
En dehors des appellations, on parle aussi des classifications de vins qui englobent les AOC, les Appellations d’Origine Contrôlée de Qualité Supérieure (AOCQP), les Vins de Pays (qui correspondent aux vins titulaires du label IGP) et les Vins de France. Cette dernière catégorie n’est rattachée à aucune indication géographique et est souvent considérée comme la classe « bas de gamme » du vin. Elle n’en demeure toutefois pas moins intéressante puisqu’elle permet aux vignerons de bénéficier d’une grande liberté dans l’élaboration des vins et peut donc donner naissance à des vins de qualité, vendus à des rapports qualité-prix avantageux.
3) Les cépages : leurs caractéristiques varient en fonction de leurs terroirs
« Tiens, je vais choisir un merlot ou un sauvignon ! » Les cépages constituent en général un bon indicateur pour savoir à quel vin on a affaire. Facilement mémorisables, il n’est pas rare de les employer verbalement pour désigner un type de vin. En revanche, il faut savoir que beaucoup de cépages se retrouvent dans plusieurs terroirs différents. Ils n’auront donc pas tous le même goût d’une région à l’ autre, puisqu’ils sont soumis à des conditions climatiques distinctes. Si vous appréciez le gamay d’un vin du Beaujolais, vous seriez certainement surpris (mais sûrement pas déçu!) de constater la différence de goût avec un gamay de Loire. Et si vous ne jurez que par le vin rouge de Bourgogne élaboré à base de pinot noir, allez donc faire un tour dans le vignoble alsacien, lui aussi friand de pinot noir !
4) Le millésime : une cuvée sans millésime, ce n’est pas forcément mauvais signe !
Autre élément très important sur une bouteille de vin : le millésime. Pour peu que vous vous y connaissiez un peu, vous savez si telle année ou telle année vaut mieux qu’une autre. Mais cela ne vous a certainement pas échappé que certaines cuvées sont dénuées de millésimes. Mauvais signe ? Pas nécessairement. Il est vrai qu’en général, un vin millésimé représente un gage de qualité. Mais un vin non millésimé désigne un vin élaboré à partir d’un assemblage de cépages récoltés à des époques différentes. Il est donc tout à fait possible de dénicher de véritables pépites, même si l’année de production ne figure pas sur l’étiquette. Ce procédé s’observe d’ailleurs couramment dans les vins de Champagne, puisque 95% d’entre eux ne sont pas millésimés.